Gesicht est une installation performance, s’emparant d’un espace vide et le transformant en scène d’échange avec le public. A travers une double scénographie plastique et sonore, l’espace plonge le public dans un univers chaotique, composé de statues blanches, de chutes de matières ininterrompues, d’une installation sonore évolutive.
Un projet collaboratif
Le projet a été conçu à travers une collaboration européenne. Les différentes étapes d’écriture et de production se déroulent en Allemagne, France et Belgique. A travers le soutien de ON-Neue Musik Köln (DE), Walpurgis (BE) et l’Oeil du Silence (FR), le projet a su trouver un format évolutif, adaptable aux lieux partenaires, et multi-langues dans son approche des textes du spectacle.
Gesicht évoque la violence humaine et sa résonance dans la corporalité des statues, des performers, du public enfin. Par des moyens musicaux, chorégraphiques, plastiques, également documentaires, les deux performers entrainent l’auditeur dans cet espace partagé et interactif, pour questionner le commencement d’actes violents de notre histoire.
Le public pénètre dans un univers de sons complexes, de sable et de sculptures aux corps figés, abimés, à la rencontre des deux musiciens, performers, danseurs; côtoie des formes humaines incertaines, indistinctes.
L’installation sonore dessine un trajet acoustique tout en spatialisant la bande sonore conçue par la compositrice brésilienne Michelle Agnès Magalhaes, mêlant les musiques de Marin Marais, Rebecca Saunders, du Rembetiko grec aux improvisations des deux performers.
Le spectacle est envisageable sous différents formats: frontal, tri- frontal, déambulatoire. Il sera conçu In Situ avec chaque partenaire.
Présentation
Spectacle d’une durée d’une heure, Gesicht est un duo de deux performers, musicien et danseur, évoluant sur une scène où le public se mêle aux statues de plâtre dans une disposition dite « tri-frontale ».
Le spectacle se base sur une mise en perspective de deux éléments dessinant un double fil morcelé dans une dramaturgie conçue en puzzle. D’une part, un travail sur les codes du concert « occidentalisé », à travers une réflexion sur la posture de l’artiste et sur le regard frontal d’un public face à la dualité scène-artiste. D’autre part, une proposition de regard sur la destruction humaine de la guerre à travers des textes théâtraux, théoriques, et des éléments documentaires.
Le travail d’écriture a consisté à intégrer, « perturber » la matière musicale avec les textes, discours politiques, éléments sonores tirés de documentaires sur la guerre en Irak déclenchée en mars 2003, en observer l’effet sur le musicien ou les relations produites avec la musique et enfin, avec le danseur.
A travers cette dualité d’écriture, nous avons pu par la suite souligner, décaler les codes de « l’artiste sur scène » pour permettre un langage plus « total » où les corps du musicien et du danseur s’interpellent, où la scénographie vient englober cette double matière à travers le travail sur la disparition : apparition et effacement des corps figés, chute de poudre et dispersion de cette matière, travail sur la proximité et l’intimité de l’écoute dans l’agencement de l’installation sonore.
La construction de Gesicht, non linéaire d’un point de vue dramaturgique, mais dont la direction est donnée à travers le fil musical, nous semble essentielle afin de permettre au public un questionnement sur l’instrumentalisation politique d’éléments artistiques et musicaux.
Durée : 1h
Conception • Florentin Ginot
Chorégraphie • Frédéric Stochl
Composition musicale • Michelle Agnès Magalhaes
Scénographie et statues • Alissa Maestracci
Performance • Frédéric Stochl & Florentin Ginot